
À force de courir après les chaînes de télé, le Cnra a oublié que le monde regarde ailleurs : sur Facebook, YouTube, TikTok, Insta-live, WhatsApp… Pendant que les jeunes consomment l’info en scrollant, le Cnra régule toujours en Word et Pdf. Résultat ? Il est devenu caduque.
Ce gendarme de l’audiovisuel continue de siffler des fautes sur un terrain vidé de ses joueurs. Le jeu s’est déplacé, les règles aussi. Qui régule aujourd’hui les influenceurs à 500 000 abonnés qui font de la politique entre deux placements de produits ? Personne. Mais qu’un chroniqueur tousse à l’antenne, et hop : mise en demeure.
Le Conseil veut encadrer les télévisions, alors que la vraie télé, c’est le smartphone. À quoi bon sermonner une chaîne si, pendant ce temps, un TikTokeur sans filtre refait le JT à sa sauce dans sa chambre, avec plus d’impact que le 20h ?
Et pendant qu’on y est, qui régule les vidéos virales qui tournent en boucle sur WhatsApp à 3 h du matin ? Qui contrôle ces « journalistes autoproclamés », en live depuis leur salon, en claquettes, avec 50 000 spectateurs en direct ? Personne. Mais le Cnra, lui, tape sur les écrans plats… au moment où la démocratie se joue sur les écrans tactiles.
Et s’il ne se réinvente pas très vite, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel risque fort de devenir… le Conseil nostalgique de la radiodiffusion ancienne.