
Depuis plusieurs décennies, le Sénégal fait face à une pression grandissante sur ses ressources naturelles. Le changement climatique, l’urbanisation accélérée et des pratiques agricoles non durables menacent l’équilibre environnemental du pays dont l’économie et le patrimoine culturel reposent largement sur la nature. Ainsi la protection de l’environnement se positionne au cœur du développement durable au Sénégal. Ces enjeux, évidemment, touchent à la qualité de vie, à la sécurité alimentaire, à la résilience face aux aléas climatiques et à la préservation du patrimoine naturel pour les générations futures. Ainsi, s’engager pour la protection de l’environnement devient une PRIORITE pour tout sénégalais et doit être un sujet de discussion dans les différents milieux de socialisation.
Lorsqu‘on parle des sujets relatifs à la protection de l’environnement, nous avons l’impression, que, la plupart des sénégalais ne se sentent pas concernés ou du moins classent ces sujets dans le compte des théories du complot. Pourtant, de simples observations devraient suffire à se rendre compte que notre bien aimé pays est sous haute pression. La diversité géographique du Sénégal, allant des zones humides du delta du Saloum aux dunes du nord, est confrontée à l’érosion côtière, à la désertification et à la déforestation. Chaque année, des centaines d’hectares de forêts disparaissent, fragilisant la régulation hydrique et l’habitat de nombreuses espèces. Ces menaces sont réelles ce qui nécessite l’engagement de tout sénégalais de quelque bord.
Les menaces sont diverses cependant, par de simples observations, nous notons :
- L’avancée de la mer grignote des villages et des terres agricoles, forçant des communautés à se relocaliser.
- Le recul du couvert végétal dans le Ferlo et le Sahel compromet les pâturages et aggrave l’insécurité alimentaire.
- Les plages touristiques et les milieux aquatiques subissent un flux constant de déchets, notamment les sachets à usage unique, affectant la biodiversité marine.
- L’insuffisance d’infrastructures de tri et de recyclage entraîne des dépotoirs sauvages aux abords des grandes villes.
S’engager dans la protection de l’environnement trouve un écho favorable dans le cadre légal au Sénégal. Le Sénégal s’est engagé en adhérant à l’Accord de Paris (2015) et à la Convention sur la biodiversité (1992). Sur le plan national, la Loi n° 2001-01 relative à l’environnement pose un cadre de protection, complété par des plans sectoriels (gestion des déchets, reforestation, énergies renouvelables). Ainsi, tous les acteurs peuvent trouver dans cet environnement juridique une opportunité pour s’engager. Dans cette logique, on pourrait se demander comment s’engager ?
- Combattre la déforestation et la dégradation des sols
La perte rapide des forêts résulte de la coupe pour le bois de chauffe, de l’agriculture extensive et des activités minières. Cette érosion contribue à la désertification, notamment dans les zones sahéliennes, menaçant les moyens de subsistance des communautés rurales. Ainsi, dans ce bloc nous pouvons mener les actions clés suivant :
- Le renforcement des programmes de reforestation (Grande Muraille Verte).
- La promotion d’énergies alternatives pour réduire la dépendance au bois.
- L’implication des communautés dans la gestion durable des forêts.
- La restauration des forêts grâce à des pépinières communautaires.
- La sensibilisation des populations rurales aux techniques d’agroécologie.
- Protéger les zones côtières et gérer les ressources en eau
Avec plus de 700 km de côtes, le Sénégal subit une érosion côtière accrue et la montée du niveau de la mer, affectant des localités comme Saint-Louis, Rufisque et la Petite Côte. L’accès à l’eau potable est soumis à la pollution, à la surexploitation et aux modifications des cycles hydrologiques. Sans être exhaustives, ces actions clés peuvent être menées :
- La mise en place de digues de protection
- La restauration des mangroves.
- Le Développement d’une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
- L’amélioration des infrastructures de distribution d’eau.
- Lutter contre la pollution et gérer les déchets
La pollution de l’air, de l’eau et des sols cristallise les préoccupations, avec 85 % des Sénégalais jugeant les sacs plastiques comme une source majeure de pollution domestique. Les décharges à ciel ouvert et le manque de tri aggravent la détérioration des espaces urbains. Dans ce lot, nous pouvons mener les actions clés suivant :
- La systématisation du tri des déchets ménagers
- Le recyclage
- L’interdiction des plastiques à usage unique.
- Le renforcement de la réglementation sur l’usage des produits chimiques.
- La sensibilisation des citoyens à la réduction des déchets.
- Atténuer et s’adapter aux changements climatiques
Près de la moitié des Sénégalais ont été confrontés à une aggravation des sécheresses et des inondations au cours de la dernière décennie, et ceux informés estiment que ces phénomènes rendent la vie plus difficile. La responsabilité de la lutte contre le changement climatique est largement attribuée au gouvernement, mais les citoyens restent un acteur clé. Ainsi, les citoyens pourront participer dans la réalisation de ces actions clés :
- L’élaboration de plans locaux d’adaptation (infrastructures anti-inondation, agriculture résiliente).
- La formation et la participation sur les Plans ORSEC.
- Le renforcement de la surveillance météo et des systèmes d’alerte rapide.
- Les programmes d’éducation et de formation aux pratiques agricoles climato-intelligentes.
- Assurer une transition énergétique et promouvoir des économies vertes
Le Sénégal dépend encore majoritairement des combustibles fossiles pour son développement économique, alors que son potentiel solaire et éolien demeure sous-exploité. Investir dans les énergies renouvelables contribue à réduire les émissions de CO₂, à diversifier la production d’électricité et à créer des emplois verts. Sur cette lancée les citoyens peuvent s’engager dans la réalisation de ces actions clés :
- L’utilisation systématique du solaire
- La réduction de l’empreinte carbone
- Le déploiement massif de fermes solaires et éoliennes.
- Le développement de mécanismes de financement public-privé pour les projets d’énergie propre.
- Les incitations fiscales et subventions pour l’efficacité énergétique dans l’industrie et le bâtiment.
- La sensibilisation pour l’adoption de gestes écologiques.
Protéger l’environnement au Sénégal n’est pas un simple défi écologique ; c’est un enjeu de souveraineté, de sécurité alimentaire et de développement social. Seule une mobilisation coordonnée, associant pouvoirs publics, société civile et secteur privé, permettra de préserver ce patrimoine naturel inestimable pour les générations présentes et futures. En intégrant ces enjeux dans des politiques publiques ambitieuses et en mobilisant tous les acteurs : Etat, collectivités locales, secteur privé et citoyens, le Sénégal pourra concilier protection de l’environnement et développement socio-économique. S’engager pour l’environnement au Sénégal est aujourd’hui accessible à tout citoyen sénégalais tellement les créneaux d’action sont larges, faciles à intégrer et permettent de transcender les clivages politiciennes.