A la tête de l’African Institute of Islamic Finance (AIIF), Mouhamadou Lamine MBACKÉ s’impose comme l’un des visages de la nouvelle ingénierie financière sénégalaise. Pédagogue, stratège et rassembleur, il milite pour une finance éthique et inclusive, capable d’orienter l’épargne nationale vers l’investissement productif et de hisser Dakar au rang de hub ouest-africain de la finance islamique.

Un dirigeant au service d’une cause : crédibiliser la filière

CEO de l’AIIF, Mouhamadou Lamine MBACKÉ concentre ses efforts sur trois leviers complémentaires : la formation certifiante des talents, l’appui technique aux institutions financières et la diffusion d’une culture du risque conforme aux principes de la Charia (partage des profits et pertes, adossement à des actifs réels, transparence). Son objectif : créer des standards locaux de qualité et réduire la dépendance aux expertises exogènes.Performance Tracking Service

Former les compétences, condition de la souveraineté

L’AIIF a fait de la montée en compétences un pilier de son action. Programmes exécutifs pour banquiers, modules spécialisés sur les sukuk, ateliers pour les régulateurs, acculturation des directions financières d’entreprises : l’approche est pragmatique et arrimée aux besoins du marché. En complément, l’institut promeut des travaux de recherche appliquée afin d’ancrer les innovations (titrisation d’actifs réels, fintech halal, microfinance islamique) dans la réalité des PME sénégalaises.

Concrétiser des produits compatibles et utiles à l’économie réelle

Sous son impulsion, l’AIIF accompagne établissements et entreprises dans la structuration de produits conformes : financements adossés à des actifs (murabaha, ijara), partenariats d’investissement (musharaka, mudaraba), solutions d’épargne éthique. L’idée directrice est simple : relier l’épargne des ménages et de la diaspora à des projets tangibles ( énergie, agro-industrie, habitat, santé ) en privilégiant la création de valeur locale.Logiciel financier

Dialogue avec les régulateurs : bâtir la confiance

Conscient que la crédibilité d’un marché se joue dans ses règles du jeu, Lamine MBACKÉ entretient un dialogue constant avec les autorités monétaires, les instances de normalisation et les associations professionnelles. Priorités : clarification fiscale, cadre prudentiel adapté, labellisation shariah robuste et mécanismes de gouvernance qui protègent l’investisseur comme l’emprunteur. Cette architecture est, pour lui, la condition d’une profondeur de marché durable.

Un agenda panafricain assumé

Si le Sénégal est le socle, l’ambition est continentale. L’AIIF tisse des ponts avec des centres d’expertise au Maghreb, au Golfe et en Asie afin d’attirer des capitaux, co-développer des curriculums et partager des retours d’expérience. L’enjeu : positionner Dakar comme plateforme de structuration de transactions régionales à commencer par les sukuk souverains et quasi-souverains, et les véhicules d’investissement thématiques (infrastructures, climat, logement).

Éthique, inclusion, impact : une boussole claire

Dans son discours comme dans ses choix, le dirigeant défend une finance qui mesure son succès à l’aune de l’impact : bancarisation des populations peu ou pas servies, financement patient pour les TPE/PME, outils compatibles avec l’entrepreneuriat féminin et la finance digitale. Cette exigence d’alignement entre performance et utilité publique nourrit la confiance des partenaires et des apprenants.

Les défis à court terme

Pédagogie grand public : vulgariser les concepts pour lever les idées reçues et accélérer l’adoption.
Profondeur de marché : élargir la base d’investisseurs institutionnels locaux et mobiliser l’épargne de la diaspora.

Normalisation et labellisation : garantir des référentiels clairs afin d’éviter la fragmentation de l’offre.
Talents : fidéliser une nouvelle génération d’analystes et de structurers formés aux spécificités islamiques et aux exigences ESG.

Ce qu’il faut retenir

En dirigeant l’AIIF avec une vision systémique (talents, produits, règles, capitaux ) Mouhamadou Lamine MBACKÉ contribue à faire de la finance islamique un levier crédible de souveraineté économique pour le Sénégal. Sa démarche, faite de rigueur académique et d’utilité concrète, illustre une conviction : lorsque l’épargne s’arrime à l’économie réelle, la finance cesse d’être un secteur à part et devient un accélérateur du développement.

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