La véritable priorité nationale ne devrait pas être la conquête du pouvoir, mais l’amélioration concrète des conditions de vie du citoyen sénégalais. Chaque famille devrait pouvoir se loger décemment, assurer deux repas par jour, payer son électricité, son eau, le transport quotidien, et disposer d’un minimum pour faire face aux urgences médicales.

Quand une grande partie de la population peine encore à garantir ces besoins essentiels, il devient urgent de repenser nos approches et de recentrer nos politiques publiques sur l’essentiel : la dignité humaine et la justice sociale.

L’État du Sénégal reste une machine solide, respectée en Afrique pour sa rigueur institutionnelle et la qualité de ses cadres. Mais cette machine, aussi performante soit-elle, dépend entièrement de la compétence et de la vision de ceux qui la dirigent.

Parler d’un manque de moyens ne suffit plus. L’histoire regorge d’exemples de dirigeants qui ont accompli de grandes choses avec très peu de ressources.
Thomas Sankara au Burkina Faso, Julius Nyerere en Tanzanie, Paul Kagame au Rwanda, Jerry Rawlings au Ghana, Lee Kuan Yew à Singapour, Mahathir Mohamad en Malaisie ou encore José Mujica en Uruguay ont démontré qu’un leadership fondé sur la discipline, la vision et l’intégrité peut transformer une nation, même dans la pauvreté la plus extrême.

Ces hommes n’ont pas attendu d’avoir beaucoup pour faire beaucoup. Ils ont simplement refusé la médiocrité et placé la responsabilité, le travail et la dignité au-dessus des excuses.

Il faut le dire avec clarté : l’État et le gouvernement sont deux réalités distinctes.
L’un est la structure, l’autre est le conducteur.
Et le destin du pays dépend toujours de la manière dont le conducteur manie cette machine.

Le Sénégal dispose de tout ce qu’il faut pour réussir : des hommes et des femmes capables, une jeunesse dynamique et des ressources immenses. Il ne manque qu’une chose : une volonté de servir avec courage, humilité et sens du devoir.

Badou Kane, M.B.A
International Consultant