Président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) depuis 2009, Augustin Senghor est à nouveau candidat. Il a dévoilé son ambition et sa vision pour cette nouvelle candidature très différente des précédentes selon lui.

Pour celui qui a incarné les grandes étapes de la transformation du football sénégalais au cours des quinze dernières années, il ne s’agit pas d’un nouveau départ, mais de la continuité d’un projet structuré « Cette fois-ci, c’est ma vraie première candidature. Depuis 2009, ce sont les autres qui m’ont poussé à y aller. Aujourd’hui, j’ai pris mes responsabilités pour préserver la stabilité et continuer ce que nous avons commencé. »

Gagner encore, mais autrement

Augustin Senghor estime que l’heure n’est pas aux ruptures spectaculaires. Il préfère miser sur la continuité, la consolidation et la prudence dans la réforme : « Tout le monde parle de nos performances, mais on n’a pas encore la stabilité nécessaire pour tout chambouler. Ma motivation, c’est l’envie de gagner encore des trophées, mais en gardant ce que nous avons bâti. »

Un environnement plus professionnel

Le président sortant insiste sur les progrès réalisés dans l’encadrement du football professionnel : « L’environnement juridique, financier et administratif protège désormais les clubs. Ce n’est plus comme avant, où un club européen pouvait prendre nos talents comme il voulait. » Il évoque la mise en place d’un Tribunal Arbitral de Football et rappelle que des dispositifs existent pour garantir un minimum de paiement aux clubs amateurs lors de transferts de joueurs. À l’avenir, il appelle à sortir du « confort » actuel en tendant vers une véritable autonomie de la Ligue Pro, accompagnée de réformes juridiques plus poussées.

Le football amateur : entre limites budgétaires et appui de l’État

Augustin Senghor refuse de promettre l’impossible : « On ne dépense que ce qu’on a. La Fédération ne peut pas tout faire seule. L’État, en tant que délégataire de pouvoir, doit accompagner. » Il rappelle qu’à son arrivée, la subvention des clubs amateurs était de 200 000 FCFA ; elle dépasse aujourd’hui un million. Il reconnaît cependant un besoin de rationalisation : « On ne peut pas avoir près de 500 clubs au Sénégal. Il faut qu’on travaille à limiter et structurer. »

Les textes, entre héritage et modernisation

« Depuis 2007, je suis au cœur des textes du football sénégalais », affirme-t-il. Il rappelle avoir participé à la réforme sous l’ère du comité de normalisation. Si ces textes ont été validés par la FIFA et servent dans d’autres pays africains, Senghor reconnaît qu’ils étaient conçus pour sortir d’une crise : « Sans cette crise, peut-être que les Navétanes et l’association des anciens joueurs n’auraient pas de siège dans le Comex. »

Il se dit ouvert à des évolutions, notamment sur le mode de scrutin : « Il est temps qu’on aille vers des listes. J’ai été confronté à ne pas pouvoir choisir les personnes avec qui travailler. » Mais il insiste : « Les changements ne dépendent pas du président, mais de l’Assemblée générale. Et même les meilleures intentions peuvent être rejetées. »