Le cinéma sénégalais brille d’un nouvel éclat avec le succès retentissant du film « Une si longue lettre » d’Angel Diabang, mais derrière l’enthousiasme public se cache une réalité économique précaire. Lors de la seconde avant-première de son œuvre acclamée, la réalisatrice a lancé un appel vibrant aux autorités, notamment au ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou Ba, présent à l’événement : elle sollicite une réduction des taxes pour le secteur.​

Un Triomphe face aux Majors

​Depuis sa sortie le 4 juillet, « Une si longue lettre » connaît une affluence record, rivalisant même avec les productions internationales au Pathé de Dakar. Un succès que la réalisatrice a salué avec émotion : « Les salles sont pleines, l’enthousiasme et l’émotion du public nous rappellent pourquoi nous faisons ce métier. » Elle a par ailleurs tenu à souligner le soutien « essentiel » du ministre Amadou Ba et a dédié son film « à toutes ces femmes africaines qui, chaque jour, continuent de faire bouger les lignes. »​

L’Ombre des Difficultés Financières​Malgré cet engouement, Angel Diabang a mis en lumière la vulnérabilité financière des acteurs de la création cinématographique. Reprenant des informations du Sud Quotidien, elle a alerté sur la difficulté des producteurs et créateurs à « se retrouver financièrement ».

​La réalisatrice a illustré cette situation par un exemple frappant : sur 5 000 francs CFA générés par certaines ventes, moins de 30 % de cette somme est partagé entre six partenaires. La part revenant au producteur, qu’elle désigne comme le « porteur de projet » et « l’axe central de toute création cinématographique » assumant les risques, devient alors minime.

​Appel à l’Allègement Fiscal​

Face à ce déséquilibre, la productrice-réalisatrice a formulé une requête claire et mesurée. « Nous sollicitons une réduction des taxes », a-t-elle affirmé.

​Angel Diabang a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une demande de gratuité, car les professionnels du cinéma souhaitent « participer au développement du Sénégal ». Elle plaide plutôt pour « simplement une réduction conséquente qui nous permettrait de générer des recettes réelles sur nos films en salle. » L’objectif est de permettre à l’investisseur principal, le producteur, de rentabiliser son risque et d’assurer la pérennité de la création cinématographique nationale.

​L’appel de Diabang intervient à un moment clé, où l’industrie cinématographique sénégalaise démontre son potentiel commercial et culturel. La réponse des autorités à cette demande d’allègement fiscal sera déterminante pour l’avenir économique des créateurs locaux face aux géants de la production mondiale.

jct-mali.com