Le Sénégal, terre d’histoire, de culture et d’espoir, est reconnu depuis toujours comme un modèle de stabilité et de démocratie en Afrique. Pourtant, derrière cette image de paix et de cohésion se cache une réalité troublante : une partie du peuple semble aujourd’hui opposer son propre développement à cause d’un rejet viscéral du pouvoir en place.

La haine politique, devenue presque culturelle, a fini par dépasser les limites du débat d’idées. Elle s’exprime dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les foyers, et jusque dans les milieux professionnels. Ce n’est plus une simple opposition, mais une barrière invisible qui freine toute tentative de progrès collectif. Quand un projet naît, il est jugé non pas sur son utilité, mais sur son origine politique. Quand une initiative publique voit le jour, certains refusent d’y adhérer, non par manque de vision, mais par hostilité envers ceux qui la portent.

Pourtant, le développement d’un pays ne se décrète pas à partir d’un camp politique. Il naît d’une volonté commune, d’une union des forces vives autour d’un idéal partagé : le bien-être national. Le Sénégal ne pourra se transformer que lorsque ses enfants comprendront que la haine n’a jamais construit une nation, mais qu’elle en détruit les fondations.

Changer, c’est possible. Cela demande du courage, de la lucidité et surtout, un dépassement de soi. Ce pays ne manquera jamais de talents ni de ressources, mais il lui manque aujourd’hui ce ciment invisible qu’est l’unité dans la différence.

Le Sénégal changera le jour où chacun mettra l’intérêt du pays au-dessus de ses rancunes. Ce jour-là, les débats seront productifs, les divergences deviendront des richesses, et la haine cédera la place à la responsabilité

Soxna Faty Mbacke