L’Afrique n’est pas une puissance en devenir; elle est une puissance endormie. Plusieurs théories sur l’intégration sont restées lettres mortes, principalement parce que ça s’est joué le plus souvent sur la base des affinités entre chefs d’Etat, qu’en considération de la nécessité impérieuse d’y parvenir.

La machine UA est pertinente mais trop lourde pour faire autre chose que de porter une diplomatie concertée efficace et être un excellent bureau d’études pour ce que pourrait être une Afrique unie.

Il nous faut donc de nouvelles approches qui mettent en avant les peuples qui par référendum, décident que leur pays, doit s’engager dans un fédéralisme « réfléchi ».

Comment le faire?

D’abord, il faut concevoir un cadre pour permettre à 2 à 5 pays au maximum, de former un ensemble fédéral, avec une approche incrementale. Je prendrai l’exemple de ma région avec un alliance stratégique que le SENEGAL, la GUINEE et la COTE D’IVOIRE pourraient mettre en œuvre.

Pourquoi 3 pays? Parce que les consensus sont plus faciles à obtenir à 3 qu’à 5 ou plus. Toutefois, la vocation, reste les « États-Unis de l’Atlantique » de Dakar à Lagos, pendant que d’autres régions observeront le même processus.

Il y a cependant un préalable majeur. Il faut une réelle prise de conscience sur le fait que c’est une nécessité et non un simple vœux.

Une fois qu’on réduit à néant les rivalités et les querelles de leadership qui ont souvent minées nos tentatives d’intégration, nous serons alors prêts à accomplir notre destin. La compétition entre pays est saine alors que la rivalité est un fléau car elle interdit le partage et nourrit la volonté d’affaiblir l’autre.

Comment parvenir à un « fédéralisme réfléchi »?

Il faut d’abord définir le cadre fédéral et le décliner en plusieurs étapes en copiant les bonnes pratiques des EAU et de l’UE. Voici une proposition par étape qui me semble pertinente:

– Niveau 1(en 5ans) : Commerce, Industrie, transport et énergie.

– Niveau 2 (5 ans): Économie, diplomatie, sécurité extérieure.

– Niveau 3 (sur 5 ans): levée des frontières internes, harmonisation du cadre légal, éducation, santé, fiscalité fédérale.

– Niveau 4 (sur 5 ans) : législatif, drapeau, passport).

– Niveau 5 (sur 5 ans) : Gouvernement fédéral, monnaie fédérale.

Chaque étape est consacrée par un référendum. Aussi, à chaque round, un pays peut rejoindre le trio fondateur via un référendum.

Les choses qui ne sont pas « federalisables » sont:
– la citoyenneté
– la justice
– la sécurité intérieure
– le parlement local
– la constitution
-…..

Une fois le cadre défini et validé, il faut un cycle intense de sensibilisation en profondeur pour démontrer aux populations qu’il ne s’agit pas de se déposséder mais plutôt de se renforcer.

On me dira que le diable est dans les détails et je répondrai que le diable n’existe que là où le doute a une place.

Ibrahima Nour Eddine DIAGNE