L’affaire du Parc des technologies numériques (PTN) prend une nouvelle tournure explosive. Selon des informations exclusives rapportées par L’Observateur, l’ancien ministre des Télécommunications et avocat, Me Moussa Bocar Thiam, est désormais au centre d’une véritable traque judiciaire et financière. Alors que ses anciens collaborateurs, Bassirou Abdoul Bâ et Ismaïla Thimbo, croupissent déjà en prison, l’étau semble inexorablement se resserrer autour de lui.

Une radioscopie patrimoniale méticuleuse

Les magistrats du Pool judiciaire financier (PJF) ont lancé une série de réquisitions à destination des notaires et institutions bancaires, avec un objectif clair : dresser un inventaire complet des avoirs de Me Thiam, au Sénégal comme à l’étranger. Une véritable fouille patrimoniale, méthodique et systématique, qui cherche à déceler d’éventuels signes d’enrichissement illicite dans le cadre du marché controversé de 2,4 milliards FCFA lié à l’aménagement du Parc des technologies numériques, rebaptisé « Sénégal Connect Park ».

La ligne de défense de Me Thiam : l’acharnement politique

Installé à l’étranger, l’ancien ministre a tenu à répondre directement aux accusations. Sollicité par L’Observateur, il a rédigé une longue note en se présentant à la troisième personne, adoptant un ton défiant et quasi ironique :

« Il (Me Moussa Bocar Thiam) n’a absolument rien à se reprocher et il n’est ni auteur, ni complice, ni bénéficiaire d’un quelconque détournement. Ceux qui rêvent de le voir comparaître devant la Haute Cour de Justice doivent d’abord asseoir une accusation crédible, sérieuse, apolitique, avec des indices graves et concordants. »

Pour lui, l’affaire ne relève pas du droit mais d’un « acharnement politique ». Une stratégie de communication assumée, qui vise à afficher sa sérénité tout en discréditant la procédure judiciaire engagée.

Des accusations explosives : la charge de Bassirou Abdoul Bâ

Mais les déclarations de l’ex-DG du PTN, Bassirou Abdoul Bâ, viennent sérieusement écorner cette ligne de défense. Toujours selon L’Observateur, celui-ci aurait affirmé devant les enquêteurs qu’il avait initialement refusé d’utiliser les fonds d’un autre projet pour couvrir le fameux marché. Il n’aurait cédé qu’après l’insistance répétée de son ministre de tutelle, Me Thiam, et surtout après réception d’une note écrite de décharge. Ce document, désormais entre les mains du parquet financier, constitue une pièce à conviction de taille, renforçant les soupçons qui pèsent sur l’ancien ministre.

Un dossier aux ramifications tentaculaires

Au-delà de Moussa Bocar Thiam, l’affaire éclabousse plusieurs acteurs, dont l’entrepreneure Amy Samaké, poursuivie mais provisoirement épargnée par un cautionnement jugé suffisant. Chaque jour, de nouvelles révélations viennent grossir un dossier déjà tentaculaire, où se mêlent enjeux financiers colossaux, accusations croisées et soupçons de manipulation politique.

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